Bernadette et Jacques Chirac, le couple qui a résisté aux épreuves

Jacques Chirac est décédé ce jeudi 26 septembre. Avec Bernadette Chirac, ils formaient le couple le plus iconique de la Ve République. Retour sur leur histoire.

Bernadette Chodron de Courcel et Jacques Chirac se sont rencontrés sur les bancs de Sciences Po en octobre 1951, alors qu’ils assistaient tous deux à une conférence de méthode. La jeune femme, timide et à l’éducation stricte, tombe sous le charme de ce grand garçon charmeur. Mais la famille de la jeune femme ne voit pas d’un bon œil cette relation, Jacques Chirac n’étant pas issu d’un milieu aisé.

Les débuts

Le jeune homme a des envies d’ailleurs et en 1952, s’envole vers les États-Unis. Là-bas, il est auditeur libre à l’université d’Harvard, mais surtout : il fait la rencontre de Florence Herlily, alors qu’il est à la Nouvelle-Orléans. Les deux jeunes gens se fiancent et vivent sur leur petit nuage, tandis que Bernadette se morfond à Paris. Mais une fois de plus, les parents s’en mêlent. « Ma mère (était) littéralement horrifiée à l’idée d’avoir une bru américaine qui roule en décapotable », écrivait Jacques Chirac dans ses mémoires. Le jeune homme quitte sa fiancée aux taches de rousseur, abandonne le sol américain et retourne dans les bras de Bernadette, avec qui il se fiance la même année.

Le couple devient famille

Ils se marient le 16 mars 1956, sous le regard désapprobateur de la famille Chodron de Courcel. Ces derniers refusent même que le mariage ait lieu à la basilique Sainte Clothilde, connue pour être l’endroit de prédilection des familles de la haute société. La cérémonie a donc lieu dans un autre endroit, la Chapelle de Jésus-Enfant, dans le 7ème arrondissement de Paris.

De leur mariage, que Bernadette décrit comme « un mariage de passion et d’ambition », naîtront Laurence et Claude. La première décède en 2016 des suites d’une anorexie mentale. La seconde confirme l’intérêt de la famille Chirac pour la politique en devenant conseillère en communication pour son père et diverses sociétés. Les époux Chirac ont également adopté « de cœur » Anh Dào Traxe, une jeune boatpeople vietnamienne à qui ils ont appris le français et fournit une éducation. 

Au-delà des failles

Si elle apparaît assez sévère aux yeux des français, Bernadette Chirac cache en fait de nombreuses blessures, notamment l’infidélité notoire de son mari. De 1974 à 1976, l’ancien chef de l’Etat entretien en effet une relation avec la journaliste Jacqueline Chabridon. S’il pense quitter sa femme pour cette dernière, ses conseillers Marie-France Garaud et Pierre Juillet l’en dissuaderont, estimant que ce coup d’éclat ruinerait sa carrière politique. Il quitte finalement sa maitresse au bout de deux ans de relation. De même, sa supposée liaison avec l’actrice Claudia Cardinale (Jacques Chirac était apparemment chez l’actrice la nuit de la mort de Lady Di) a fait grand bruit. Malgré tout, Bernadette Chirac reste. Elle confiera même dans le documentaire qui lui est consacré « Bernadette Chirac, mémoire d’une femme libre » : « Au début, ça a été dur et puis je m’y suis faite. Je suis dit que c’était la règle et qu’il fallait la subir avec autant de dignité que possible. »

Tandem politique

Lui est un bout en train, elle est tout l’inverse. Et pourtant, s’il y a bien un point sur lequel ils s’accordent, c’est celui de la politique. Alors que Jacques gravit petit à petit les échelons, sa femme s’investit également. Elle devient conseillère municipale de la ville de Sarran, en Corrèze en 1971. Très populaire, elle devient seconde adjointe au maire en 1977. Toujours en Corrèze, elle est élue conseillère générale, devenant ainsi la première femme à siéger au sein de cette assemblée. Quant à son mari, il endosse par deux fois le rôle de Premier ministre en 1974, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, puis à nouveau en 1986 sous François Mitterrand.

Lorsque ce dernier accède à la présidence le 17 mai 1995, Bernadette Chirac suit son époux à l’Elysée et s’accommode sans souci à l’endroit, jusqu’à s’approprier les lieux en refaisant la décoration. Leur départ en 2007 sera un déchirement. Durant les deux mandats, elle accompagne son mari lors de ses déplacements, et s’investit dans de nombreuses associations. Peu à peu, elle s’émancipe, prend plus de place, s’exprime davantage et n’hésite jamais à répondre aux médias. Bernadette Chirac devient notamment la présidente emblématique des pièces jaunes depuis 1990, ainsi qu’un membre honoraire du Centre international pour enfants disparus et sexuellement exploités. Après le décès de Claude Pompidou, fille de l’ancien président George Pompidou, elle endosse le rôle de présidente de la fondation Claude-Pompidou.











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