Covid long : les patients seraient plus susceptibles d’avoir des problèmes gastro-intestinaux
La liste des symptômes du Covid long n’en finit pas de s’allonger. Et ils se diversifient : si au prémices de sa découverte, il n’était question que d’une toux, d’une fatigue persistante ou d’une perte de cheveux post-infection, des chercheurs de la Washington University School of Medicine (États-Unis) évoquent maintenant des troubles gastro-intestinaux.
Selon leur étude, publiée le 7 mars 2023 dans la revue Nature Communications, les patient.e.s Covid long seraient 36 % plus susceptibles de subir tout type d’affection gastrique et symptômes digestifs. Ce qui va des simples constipations au reflux gastro-oesophagien (RGO), en passant par le syndrome du côlon irritable ou la pancréatite aiguë.
« Les chercheurs estiment que, jusqu’à présent, les infections causées par le SRAS-CoV-2 ont contribué à plus de 6 millions de nouveaux cas de troubles gastro-intestinaux aux États-Unis et à 42 millions de nouveaux cas dans le monde », peut-on lire dans un communiqué.
Des risques plus élevés d’un grand nombre d’affections gastriques
Ces résultats sont le fruit d’une vaste étude basée sur l’étude de près de 14 millions de dossiers médicaux issus du plus grand système de soins de santé américain. Ont été extraites les données de 154 068 personnes ayant été testées positives à la Covid-19 entre mars 2020 et janvier 2021, bien avant les variants Delta, Omicron et les campagnes de vaccination.
Leurs données de santé ont été comparées avec celles de 5,6 millions de personnes malades à un autre moment de la pandémie, et celles de 5,8 millions d’autres personnes, répertoriées bien avant l’arrivée du virus.
Sachant que les douleurs à l’estomac, la diarrhée, la constipation ou les vomissements sont fréquemment rapportés par les patient.e.s ayant contracté la Covid-19, les chercheur.euse.s ont pu confirmer qu’une infection au virus augmentait de 54 % le risque de subir des troubles digestifs de cet ordre pendant un an.
Mais ce n’est pas tout : selon l’étude, ces patient.e.s s’exposent également à un risque accru de 62 % de « développer des ulcères dans la muqueuse de l’estomac ou de l’intestin grêle ». Quant aux risques de souffrir d’un reflux acide, d’une pancréatite aigüe – potentiellement mortelle – ou d’un syndrome du côlon irritable, les risques étaient plus élevés de 35 %, 46 % et 54 %.
Le tube digestif, un réservoir pour le virus ?
Des chiffres particulièrement hauts, loin d’avoir surpris le Dr Ziyad Al-Aly, épidémiologiste clinique à l’Université de Washington et directeur de l’étude. « Les problèmes gastro-intestinaux ont été parmi les premiers signalés par la communauté des patients », a-t-il exprimé dans un communiqué. Pour lui, ces résultats sont une nouvelle preuve que « le tractus gastro-intestinal sert de réservoir pour le virus« .
« Il semble y avoir une dérégulation qui indique un déséquilibre majeur dans la production d’acide », explique-t-il au New York Times.
Peu de participant.e.s à l’étude ayant été vaccinées durant la première vague de la pandémie, les scientifiques ignorent encore les effets de la vaccination sur ce type de trouble. Mais il savent en revanche que les vaccins « n’offrent pas une protection complète contre les symptômes » du Covid long.
« Ceux qui ont contracté des problèmes gastro-intestinaux à long terme après l’infection comprenaient des personnes de tous âges, sexes et origines raciales (…) Il est crucial d’inclure la santé gastro-intestinale comme partie intégrante des soins Covid post-aigus », conclut le Dr Al-Aly.
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