Playlist : les nouveautés musicales aimées par la rédaction en octobre

Caroline Polachek, Yseult, La Féline ou Flavien Berger ont tourné en boucle sur nos platines ou dans nos mp3.

Alors que l’automne est arrivée d’un coup, avec sa grisaille et son heure en moins, heureusement que la musique nous a procuré le réconfort nécessaire. Faites-vous une tasse de chocolat chaud avant de plonger dans les merveilles de La Féline, Tame Impala, Yseult ou encore, Caroline Polachek. Bonne écoute !

« Monte le son, touche le ciel ». C’est un peu les sensations que l’on a à l’écoute de Vie Future, nouvel album de La Féline. Agnès Gayraud de son vrai nom, Normalienne, agrégée et docteure en philosophie, professeure d’esthétique à Nice, auteure de Dialectique de la pop, signe son 5e disque en moins de dix ans. Elle offre un nouvel album contemplatif et finement observateur, aux questionnements existentiels, comme la magnifique chanson Où est passée ton âme ?

Organique, Vie Future nous prend par la main à travers un long conte brumeux, entre le divin et le maudit, puisé dans la mort d’un proche et la naissance de son premier enfant. Ses morceaux paisibles, entre synthés vaporeux, percussions incantatrices, vents perchés et basse rasante, dévoilent un peu plus leurs trésors à chaque écoute. 

Morgane Giuliani, cheffe de rubriques actu/culture/société à Marieclaire.fr

Après ses 3 premiers EP, Big Shot, Carnival et Indiana, Briston Maroney revient pour son tout dernier single Chattanooga. Avec une nouvelle chanson forte en émotion et un son rock indépendant, le chanteur de 21 ans originaire du Tennessee ne semble jamais me décevoir.

J’ai découvert cet artiste alors qu’il faisait la première partie du groupe Wallows en juin 2019 à La Maroquinerie. Avec sa première tournée mondiale, il est de retour à Paris pour le Pitchfork Music Festival. Plus qu’à attendre patiemment son premier album !

Thilda Riou, stagiaire culture et société à Marieclaire.fr

On ne les attendait plus : Tame Impala sont revenus illuminer ce gris mois d’octobre avec It Might Be Time, leur premier single en 4 ans. Mais on peut les comprendre : après le brillant et acclamé Currents, aux tubes psyché-pop addictifs qui ont fait danser la planète, il fallait prendre son temps pour revenir avec des morceaux solides. 

Délaissant un peu les guitares au profit de percussions groovy, It Might Be Time surfe encore sur les visions artificielles du leader, l’Australien Kevin Parker, également producteur (Lady Gaga, Kanye West, Camila Cabello…). Prometteur pour le prochain album, The Slow Rush, annoncé au 14 février 2020. De quoi envisager une belle Saint-Valentin.

Morgane Giuliani, cheffe de rubriques actu/culture/société à Marieclaire.fr

Tout l’E.P est sublime, mais la chanson Corps tout particulièrement. Les chansons sont vont droit au coeur.

Melody Thomas, journaliste mode à Marieclaire.fr

Elle arrive comme un « bang ». De sa voix limpide qu’elle aime tordre en échos ou au Vocoder, Caroline Polachek fait plonger dans des contrées de pop obsédante, comme son titre Door, exercice d’introspection féérique qui happe dès la première écoute. Une basse langoureuse, des petits voix cachées, des synthés planants, un refrain en forme de poupées russes montrent à nouveau tout le talent de l’ancienne chanteuse de Chairlift.

Door est l’un des singles issus de Pang, son premier album solo sorti en ce mois d’octobre. Un bijou de synth-pop qui s’affranchit des codes, et une renaissance méritée. 

Morgane Giuliani, cheffe de rubriques actu/culture/société à Marieclaire.fr

Toujours plus coquin-malin, Harry Styles offre un nouveau single assez classique dans sa forme, mais terriblement efficace. Le chanteur, qui a réussi la plus belle échappée de One Direction, annonce ainsi son deuxième solo, après le premier, éponyme, très réussi sorti en 2017.

Lights up se chante à tue-tête et donne envie, aussi, de participer à une fête un tantinet caliente avec le Britannique de 25 ans. Il fait chaud, non ?

Morgane Giuliani, cheffe de rubriques actu/culture/société à Marieclaire.fr

Qu’il est rare d’entendre Flavien Berger en anglais. Lui qui depuis des années, est un fidèle de la nouvelle génération des chanteurs pop et électronique français tenant à la langue de Molière. C’est en cela, mais pas seulement, que son dernier titre Deep See Blue Song est déroutant.

Comme bien souvent avec cet artiste perché et jamais à court d’expérimentations sonores. Il éclabousse, donne la sensation d’être aspirée par une vague ou par un fond marin. On reconnait donc tout de suite la signature du compositeur : des synthés abyssaux et des rythmes décousus.

Le titre est inspiré d’une oeuvre de la vidéaste Laure Prouvost, « Deep See Blue Surrounding You », actuellement présentée à la Biennale de Venise. C’est d’ailleurs la vidéaste qui en a écrit les paroles.

Maëlys Peiteado, community manager et journaliste à Marieclaire.fr

Oups, Lomepal m’a encore touchée dans le cœur. Surprise ce jeudi 24 octobre en ouvrant l’application Instagram. Sous la pochette de son album sur fond rouge (les rééditions des albums d’Angèle et d’Aya Nakamura, aux sorties rapprochées, sont aussi sur fonds rouges, quelle est l’explication à cela ?), Lomepal écrit laconiquement : « La réédition de Jeannine s’appelle Amina et elle sort dans quatre heures. »

Amina, parce que sa grand-mère, Jeannine, a changé de prénom en fin de vie. Ce changement a été « extraordinaire » pour elle, explique quatre heures plus tard la mère de Lomepal et fille d’Amina en intro de cette réédition à cinq inédits.

Et puis le premier démarre. Il s’appelle Flash et son refrain chanté me bouleverse, inexplicablement. Le rappeur-acoustique répète : « Mauvais souvenirs qui reviennent comme un thème, qu’est-ce que vous venez foutre à cette heure dans ma tête ? Cette putain de vie se crashe comme un test et je suis trop fier pour demander rien qu’un peu d’aide. »

Juliette Hochberg, journaliste à Marieclaire.fr

Je l’avoue : jusqu’à présent, je n’étais pas très sensible à la musique de FKA twigs. Je comprenais ce qui provoquait l’engouement : un pop électronique moderne sinueuse qui prend par surprise, incarnée avec une esthétique rétro-futuriste, une chanteuse sans concession, mais ça ne me touchait pas.

Jusqu’à la sortie de Cellophane, en septembre un premier single issu de son deuxième album, Magdalene, disponible le 8 novembre. Un titre sublime, comme une dernière déclaration d’amour à quelqu’un qui ne s’en est pas montré digne – sûrement son ex-fiancé, Robert Pattinson, et pour lequel elle a appris la dureté du pole dance pendant un an. J’ai pensé à l’exception qui confirme la règle. Sauf que quelques semaines plus tard, la Britannique de 31 ans a révélé le single home with you.

Encore un peu plus cette fois, FKA twigs baisse les armes et se montre vulnérable. De sa voix cristalline qui glisse sur un piano désarticulé, alternant des moments crissants qui laissent transparaître une forme de cynisme, elle renoue avec une part d’elle-même brisée. Hanté et sublime. 

Morgane Giuliani, cheffe de rubriques actu/culture/société à Marieclaire.fr

Tessa Violet fait partie de cette jeune générations de chanteurs qui se sont d’abord fait connaître non pas sur MySpace ou Vine, mais Youtube. L’Américaine de 29 ans y a construit en une dizaine d’années une communauté fidèle de plus d’un million d’internautes, partageant avec eux ses chansons pop savamment dramatiques, et de nombreux vlogs sur ses péripéties, et réflexions sur les préoccupations d’une jeune féministe créative, rêvant de succès. 

Celui-ci est enfin arrivé avec Crush, single qui a dépassé la barre des 50 millions de vues sur Youtube depuis sa mise en ligne en 2018. Impossible de résister à cette chanson malicieuse aux synthés sautillants, et dont le refrain se répète comme un disque rayé à force de le rejouer. 

En octobre 2019, la pétillante Tessa Violet a finalement sorti son premier album, Bad Ideas, enfilade de perles pop sucrées douces-amères, qui se dégustent comme des bonbons au goût ensoleillé. À la fois lumineuse et grinçante, Tessa Violet a trouvé sa voix. 

Morgane Giuliani, cheffe de rubriques actu/culture/société à Marieclaire.fr

Un morceau de pop tout doux et un peu fou, mais résolument feel good. Tom Rosenthal, papa londonien, a d’abord percé sur Youtube avec ses chansons tantôt folk tantôt pop, et surtout des clips ultra originaux, souvent réalisés en animation.

Swarm Swamp Swim est un joli concentré de son univers un peu naïf et si réconfortant, parfait à se mettre dans les oreilles lors d’un trajet en train, pour contrer la mélancolie du changement d’heure.

Marion Surateau, stagiaire bien-être/psycho à Marieclaire.fr

Un petit quelque chose de nostalgie grunge, tout à fait propice à la saison du Scorpion, plane sur le nouveau morceau de la danoise MØ. Plus sombre que ses morceaux précédents, on y découvre aussi un peu plus sa palette vocale, et son timbre si particulier, qui contrebalance la basse.

Les années 90, dont la chanteuse est native, ne sont jamais loin dans sa discographie, et ce morceau parfait pour la saison froide qui commence en est une preuve de plus.

Marion Surateau, stagiaire bien-être/psycho à Marieclaire.fr

Pour Izïa, la musique a toujours été un exhutoire salvateur. Comme pour La Féline, les 18 derniers mois ont eu leur lot d’épreuves pour l’énergique chanteuse rock et pop : son père adoré, le culte Jacques Higelin, est décédé alors qu’elle était enceinte de son premier enfant, né en août 2018.

Izïa a pris le temps de se relever de ses montagnes russes émotionnelles ravageuses. Elle les explore sur Citadelle, son 4e album, sorti ce mois-ci. On prend plaisir à la retrouver à nouveau en français, avec des titres lumineux et puissants, entre rock et notes de piano mélancoliques, à son image. Bravo Izïa. Elle se produira à La Cigale le 11 décembre 2019 et à l’Olympia le 1er avril 2020.

Morgane Giuliani, cheffe de rubriques actu/culture/société à Marieclaire.fr

 

Je l’ai déjà vue plusieurs fois sur scène et, petite salle ou non, c’était le feu à chaque occasion. Blu Samu est une jeune rappeuse belgo-portugaise qui a de l’énergie à revendre. Elle a toute sa place dans la scène rap belge, véritable vivier de talents. Furieuse et mélancolique, son EP sort cet automne et je suis dans les starting-blocks.

Maëlys Peiteado, community manager et journaliste à Marieclaire.fr

Envoûtante Angèle, sur le mélancolique Perdus. La Belge a dévoilé ce premier extrait de la réédition de Brol, le 10 octobre, dans une session Colors (sa deuxième, et elle cartonne) et sur toutes les plateformes.

Elle chante la rupture, pour la première fois. Dans Nombreux, ou Jalousie, Angèle évoquait les problèmes de couple, pénibles mais toujours surmontables. Ici, le texte est plus sombre, la mélodie, a contrario plus rythmée. Et dans ce contraste, on ressent l’influence Damso, son mentor pour qui elle assurait les premières parties de sa tournée Ipséité, en 2017. 2017, seulement ? Tout est arrivé si vite pour Angèle, qui « n’a pas pris la mesure » de son succès fulgurant, comme elle le chante de tout son cœur, ici, dans Perdus

Juliette Hochberg, journaliste à Marieclaire.fr

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